SPORT  /  03/03/2017

J’ai couru 12 bornes en 5 au kilo hier. Une phrase qu’un novice de la course à pied risque de comprendre comme J’ai perdu 5 kg en courant 12 kilomètres. Car, oui il existe bien un running-vocabulaire, qui peut vite devenir une running-joke, qu’il s’agisse de faire une séance de fractionné ou un PR (un record personnel) sur une distance donnée (le meilleur temps sur 10 km ou semi-marathon par exemple).

De la même façon, en natation, nager 1000 m avec un pull ne signifie évidement pas qu’on avait un poulpe accroché à nos jambes durant la séance, ni même qu’on a gardé son pull en cachemire dans l’eau, mais qu’on a utilisé un pullboy, objet flottant en mousse que l’on place entre les cuisses pour bloquer les jambes et se concentrer ainsi sur les mouvements de bras. Prendre la vague n’a rien à voir avec le surf, c’est juste une expression qu’emploiera le nageur qui est resté derrière l’un de ses collègues de ligne d’eau pour bénéficier de sa propulsion.

Le monde du vélo n’est pas en reste. On n’y prend pas la vague mais on y prend la roue (bénéficiant de l’aspiration du ou des cyclistes qui précède(nt), phénomène interdit sur la plupart des épreuves de triathlon et autrement appelé drafting). On y utilise des cales, auxquelles on clipse les chaussures de vélo (car oui, rouler à vélo nécessite un matériel spécifique tel qu’un casque, obligatoire sur toutes les courses, et des chaussures qui s’accrochent aux pédales et qu’il ne faut pas oublier de détacher (déclipser) aux feux rouges.

Tout cela peut sembler bien flou lorsqu’on se lance dans l’un des trois sports, ou dans le triathlon. J’ai en mémoire les yeux étonnés et les questions de Marion, une amie,  qui s’est inscrite au club en septembre et a progressivement découvert le monde étrange des triathlètes qui parlent triathlon, mangent triathlon, mesurent leurs performances sur Strava et s’y comparent à leurs pairs. Le triathlète n’est pourtant pas si sauvage qu’il n’y paraît. Il mange de la junk food et boit de la bière comme tout le monde, parfois même plus que la moyenne. Le club dans lequel je suis inscrite a cela de formidable qui fait qu’au moins une fois par semaine, l’entrainement est suivi d’un moment de convivialité au bistrot d’en face, que les membres y créent des liens d’amour et d’amitié, se retrouvent les uns chez les autres, partent en stage ensemble, mais aussi en vacances. Ceux qui débutent y sont ainsi bien intégrés et vite initiés, et cela n’empêche pas ceux qui le souhaitent de s’entrainer les uns les autres vers toujours plus de kilomètres, vers des objectifs communs, parfois un peu fous.

Alors, voici un petit lexique à l’intention du triathlète débutant, qui très vite entrera dans votre vocabulaire courant, comme Marion, qui est désormais inscrite sur Strava, court des run and bike, connaît la longueur de sa potence et très bientôt sa VMA. N’hésitez pas à commenter l’article avec de nouveaux termes, car même si j’en ai répertorié quelques-uns, je suis bien loin de tous les connaître et cette liste ne prétend en rien être exhaustive.`

Lexique propre à la natation

Pullbuoy : Objet en mousse que le nageur place entre les cuisses pour bloquer le mouvement des jambes et se concentrer sur le mouvement des bras.

Plaquettes : Petits objets en plastique que le nageur place sur ses mains. Il en existe des petites (finger paddles), qui permettent surtout de travailler le mouvement sous-marin et sa précision, et des plus grandes qui permettent de travailler la musculation.

Combinaison : Contrairement à la trifonction, qui se porte durant toute l’épreuve de triathlon, la combinaison de natation, en néoprène, est portée uniquement pour la partie nagée. Elle aide à la flottaison, permet d’avoir moins froid, et le jeu consiste à l’enlever le plus rapidement possible à la transition afin de gagner de précieuses secondes.

Lexique propre au vélo

Prendre la roue ou drafter ou sucer la roue : S’approcher volontairement suffisamment près des cyclistes qui nous précèdent pour aller aussi vite en pédalant moins en restant abrité.

Prolongateurs : Paire de bras accrochés au ceintre (guidon), qui permettent au triathlète d’adopter une position aéro.

Mettre une dent de moins : Adopter un développement plus grand, et ainsi accélerer.

Mettre tout à droite/à gauche : Utiliser le plus grand/le plus petit développement possible.

Rouler sur la plaque : Mettre le grand plateau.

Lexique propre à la course à pied

CAP n’a rien à voir avec le fait d’être cap ou pas cap, c’est simplement une abréviation de course à pied.

PR ou RP : Un personal record ou record personnel en français, correspond au meilleur temps qu’a mis une personne pour parcourir une distance donnée. Le but de nombreux coureurs, à plus forte raison lors d’épreuves officielles, est d’améliorer leur PR.

Semi-marathon : Course sur route de 21, 1 km, soit exactement la moitié d’un marathon.

Marathon : Course sur route de 42, 195 km. Pour la petite histoire, cette épreuve a été créée à l’occasion des jeux olympiques d’Athènes en 1896, et mesurait initialement une quarantaine de kilomètres. C’est aux jeux de Londres en 1908 que la distance a été portée à 42, 195, afin que la famille royale en voie l’arrivée depuis sa loge.

Allure : Temps mis pour parcourir un kilomètre. Par exemple, quelqu’un qui court 12 km en une heure aura couru à une allure de 5’ au kilomètre, autrement dit en 5 au kilomètre. Lorsqu’on se lance dans la CAP, il est bon de connaître progressivement son allure 400 m, 1000 m, 5 km, 10 km, semi, etc. ainsi que son allure d’échauffement et de récupération, pour ne pas partir trop vite.

Faire un chrono : Réaliser une belle performance, que son temps sur telle ou telle épreuve est honorable ou meilleur qu’à son habitude.

Trail : C’est le nom donné à la course sur chemins, en montagne, dans un milieu autre que le bitume, hors des sentiers battus.

Lexique propre au triathlon

Trifonction : Vêtement porté lors d’un triathlon, du début à la fin de l’épreuve, qui a l’avantage de sécher très vite après la natation, et de disposer d’une petite peau de chamois pour le vélo.

Transition : Elles sont au nombre de deux lors de l’épreuve, cela quelle que soit la distance. La T1 est la transition natation/vélo, autrement dit le temps que met le triathlète à courir jusqu’à son vélo, enlever ses lunettes, sa combinaison, mettre son dossard, son casque, et grimper sur son vélo. La T2 est la transition vélo/course à pied. Le temps passé à effectuer ces transitions est comptabilisé dans le temps total mis pour finir l’épreuve.

Triathlète : Personnage un peu dérangé et imbu de sa personne, qui n’a aucune vie sociale car il passe son temps à s’entrainer et qui mange des graines et des protéines en poudre. Ou tout simplement personne comme une autre qui aime nager, pédaler ou courir, parfois même les trois, et qui se fixe des objectifs raisonnables (ou pas).

J’en profite pour répertorier ici les différentes distances qui existent en triathlon.

Triathlon XS : Il s’agit d’un format découverte, par exemple 300 m de natation / 7 km de vélo / 2,5 km de course.

Triathlon S : 750 m de natation / 20 km de vélo / 5 km de course.

Triathlon M (olympique) : 1500 m de natation / 40 km de vélo / 10 km de course.

Triathlon L : 3 km de natation / 90 km de vélo / 21 km de course. C’est le format longue distance historique, qui existe surtout pour les championnats de France longue distance, mais les organisateurs lui préfèrent souvent un semi-ironman.

Triathlon XL : Il s’agit d’un format ironman (voir plus bas), ou d’un format long hybride. Par exemple, le triathlon de l’Alpe d’Huez c’est 2200 m de natation / 115 km de vélo / 22 km de course.

Half-ironman ou semi-ironman : C’est un format L avec seulement 1900 m de natation (suivis donc de 90 km de vélo et d’un demi-marathon).

Ironman : C’est un triathlon longue distance qui comporte 3800 m de natation / 180 km de vélo / 42 km de course.