SPORT / 23/10/2019
Après une longue période sans rien publier, sans partager, la dernière édition de la Gravity Race Annecy est l’occasion rêvée de replonger ici.
C’était samedi 12 octobre.
C’était notre dernier véritable objectif de la saison.
C’était notre dixième swimrun ensemble, et nous y avons passé pas moins de dix heures et dix minutes.
Nous étions à Annecy pour notre rendez-vous annuel avec le lac et les montagnes, à l’occasion de la Gravity Race. Une édition hors norme.
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Une Gravity Race Annecy, en 2019, ça ressemblait à ça.
L’intégralité du parcours a été dévoilée la veille au soir lors du briefing de course.
Avant cela, les binômes engagés sur le format long connaissaient une partie du tracé, le kilométrage total (44 km), le dénivelé (environ 2000 m), le kilométrage natation (11 km), le nombre de transitions (une quinzaine), le lieu et l’heure du départ (7h00 sur la plage de la Brune à Veyrier).
La plage de la Brune n’est pas sans nous rappeler la toute première édition de la Gravity Race, en octobre 2016. La course commençait alors par une section de natation assez épique, au milieu des plaquettes des uns et des longes des autres. C’était, à cette époque, notre tout premier swimrun à Tristan et moi. Les éditions qui ont suivi ont toutes débuté par une section de course.
En 2016 cependant, le départ n’était pas donné à 7h du matin.
Car à 7h en octobre, à Annecy (ou même à Veyrier-du-Lac), il fait nuit noire. C’est pourtant bien en nageant que nous nous sommes élancés avec soixante autres binômes. En nageant, à l’aveugle, encordés, au milieu des plaquettes, en s’emmêlant littéralement les cordes.
Une section de 2400 m.
Une incroyable traversée du lac jusqu’à la rive d’en face, aussi angoissante qu’excitante.
Guidés par des voiliers éclairés.
Accompagnés par le soleil levant.
Jamais nous n’avions nagé de nuit, Gravity l’a fait.
En toute honnêteté, cette partie à elle seule vaut la peine de s’engager sur la course.
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Mais ce serait sans compter sur tous les autres moments hors du temps que nous avons partagés.
♥ La désormais traditionnelle traversée du lac de Duingt à Angon, avec un ballon accroché à chaque binôme pour nous permettre d’être visibles aux yeux de tous.
♥ La longue et exigente montée au Chalet de l’Aulp, d’abord dans la forêt, puis, arrivés en haut, à découvert, cette vue imprenable sur les alpages, la Tournette, l’intégralité du lac.
♥ La descente depuis ce même chalet direction Talloires, qui m’a fait ressentir le plaisir inédit d’avoir la sensation de gambader dans la pente, de l’accepter, de la maitriser presque.
♥ La natation de 3 km le long du Roc de Chère, ses petites plages et ses grottes secrètes, où certaines personnes pique-niquaient paisiblement en nous observant avec curiosité.
♥ Le froid cuisant qui nous a tous deux gagnés à la sortie de cette natation, les verres de thé chaud versés dans la combi pour tenter tant bien que mal de se réchauffer sous le regard moqueur de Raph, fier de nous en faire baver de la sorte.
♥ Les larmes, les miennes surtout, partagées avec un autre binôme, à l’idée de retourner trois fois à l’eau, à peine quelques minutes après cette longue portion de natation
♥ Les encouragements de Tristan, qui permettent d’avancer, à deux, de concert, de ne rien lâcher, et de ne pas autoriser le mental à lâcher.
♥ La montée au Veyrier, plus brève qu’à l’habitude, mais néanmoins plus longue qu’annoncé, c’est le jeu, c’est la course nature, c’est drôle même.
♥ La ligne d’arrivée franchie main dans la main dix heures après le départ, dans la douleur (un peu, il faut bien l’avouer), la joie (immense), l’émotion (plus grande encore), sous les yeux des copains qui nous ont attendus et nous ont suivis sur la trace GPS.
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Cette édition fut véritablement épique. Elle fut de loin la plus exigeante, mais peut-être la plus satisfaisante également. Dix jours après l’arrivée, mon âme y est restée, avec l’envie féroce de recommencer dès que possible.
♥ Merci à Thomas, Noémie, Nathalie et Béné, d’avoir partagé avec nous les moments hors du temps qui ont suivi l’événement.
♥ Merci à Marie et Raph, qui nous font rêver davantage chaque année avec ce swimrun qui, certes est notre swimrun de coeur, mais s’affirme d’année en année comme l’un des plus beaux et des plus exigeants qui soient.
Rendez-vous en 2020.