Le swimrun, entre trail et natation en eaux libres

SPORT  /  14/07/2017

Crédit photo : Gravity Race

C’est en août 2014 que j’ai découvert le swimrun, lors d’un séjour itinérant en kayak dans l’archipel de Stockholm. Dans la capitale suédoise, ainsi que dans plusieurs îles que nous avions alors approchées à la rame, des affiches mentionnant « Ötillö » avaient attiré notre attention. Ce n’est qu’au retour à Paris que j’ai cherché en quoi pouvait bien consister cet événement organisé le premier lundi de septembre.
« Ö till ö » signifie en suédois « d’île en île ».
Chaque année ont lieu, dans les eaux froides de la mer Baltique, les championnats du monde de swimrun. L’origine de cette course remonte à un pari lancé par des Suédois éméchés, de rallier à la nage et à pied différentes îles de l’archipel. La première version officielle de cette course a eu lieu en 2006. Onze duos s’attaquèrent alors aux 70 km (dont 10 de natation dans la mer Baltique), mais deux seulement franchirent la ligne d’arrivée.

Depuis, cette discipline s’est démocratisée, d’abord dans les pays scandinaves, puis, récemment dans le monde entier.

Swimrun : swim comme nager, run comme courir ?

L’idée est bien là, il s’agit de nager et de courir. Mais pas n’importe comment, et notamment pas comme un aquathlon, en nageant  par exemple 2 km puis en courant 10 km pour un format M.
Le swimrun est plus complexe que cela, plus amusant aussi.

N’avez-vous jamais croisé des duos, attachés par une corde, courir en combinaison néoprène, avec un pull-buoy et des plaquettes, ainsi qu’un bonnet et des lunettes de natation sur la tête ?
N’avez-vous jamais été étonnés de voir ces mêmes duos nager avec des chaussures ?
Si vous avez répondu oui à ces deux questions, alors vous savez ce qu’est un swimrunner.

Ce succulent mélange entre la natation en eaux libres et le trail, consiste à enchainer des portions (plus ou moins longues) dans l’eau et des portions (plus ou moins longues) sur chemins. Parfois jusqu’à dix sections de chaque discipline (voire plus) dans une même course. Le temps étant comptabilisé du début à la fin, transitions incluses, les concurrents s’élancent donc sans complexes, baskets aux pieds pour nager, et vêtus d’une combinaison néoprène pour courir. L’essence même de ce sport est le partage, avec la nature, certes, mais également avec l’autre, car le swimrun se court généralement en duo (féminin, masculin, ou mixte), pour des raisons de sécurité, mais aussi de plaisir. Partage qui se ressent lors des entraînements et des courses, où l’on croise régulièrement les mêmes personnes, où l’on tisse des liens, où l’on échange des combines et des encouragements. Rien à voir avec l’esprit du triathlon. Point de carcan ni de bride, la liberté est l’un des maîtres mots du swimrun, malgré la corde élastique qui lie les deux membres du binôme.

Une corde élastique ?

Oui oui, vous avez bien lu. Une laisse comme dirons certains (hein Hugo ?!), un filin, plus poétique, ou quelques mètres de corde élastique achetée bon marché à la boutique de bricolage du coin. Le swimrun étant encore un peu à l’état de découverte, chacun y va de son expérience et de son imagination, entravé par peu de règles, si ce n’est que tout le matériel présent au départ doit l’être à l’arrivée, et que la distance entre les deux membres d’un binôme ne doit pas excéder 10 m en natation et 50 m en course à pied.
Il est donc plutôt fréquent sur une épreuve de croiser des pullbuoys tous plus denses les uns que les autres, des plaquettes au diamètre démesuré, des flotteurs sur les tibias, voire sur les chaussures, des palmes, et j’en passe.

Le swimrun pour tous

Bien que l’essence de ce sport en pleine expansion soit suédoise, le swimrun en 2017 s’étend au monde, et il existe probablement une épreuve non loin de chez vous.
S’il est vrai que le circuit Ötillö (sous-entendu THE original ötillö dans l’archipel de Stockhlom et toutes les courses qui permettent de se qualifier pour y participer) demeure un must, la France a vu naître l’an passé et cette année de nombreuses nouveautés, en mer, en lac, avec ou sans dénivelé, de distance plus ou moins longue, dans des eaux plus ou moins chaudes, dans des paysages plus remarquables les uns que les autres.

Tristan et moi avons participé à ce jour à quatre épreuves, dont trois organisées par Gravity Race et une par Ötillö :

  • Lac d’Annecy en octobre 2016 (42 km dont 6 de natation et 2000 m de D+)
  • Lac du Salagou en avril 2017 (42 km dont 4,5 de natation)
  • Jablines en mai 2017 ( 23 km dont 4 de natation)
  • Engadin swimrun en juillet 2017 (46 km dont 6 de natation et 1500 m de D+)

Si les mots me viennent je reviendrai prochainement sur cette dernière épreuve pour un récit plus détaillé. Pour l’heure je vous invite à visiter la page de Gravity Race.

Crédit photo : Gravity Race

 

 

 

 

 

2 commentaires Ajoutez le votre

  1. Porras dit :

    kiffé lire cet article merci jess

    1. Jess dit :

      Merci à toi 😉

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