ALIMENTATION / 30/07/2017
Si j’aimerais un jour visiter ce pays, je ne suis pas pour autant ce qu’on pourrait appeler une passionnée du Japon. D’ailleurs, à vrai dire, je n’y connais pas grand-chose en gastronomie japonaise. Cependant, j’emprunte fréquemment à cette cuisine des ingrédients tels que l’agar-agar, la sauce soja, la pâte miso, le tofu soyeux, la pâte de sésame, le vinaigre de riz, le thé matcha, le gingembre, et j’en passe.
Aujourd’hui, j’aimerais partager deux trouvailles littéraires et une trouvaille culinaire, dont les dénominateurs communs sont la cuisine et le Japon :
- Les délices de Tokyo, Durian SUKEGAWA
- Le restaurant de l’amour retrouvé, Ito OGAWA
- Le Japon en quatre ingrédients, Laure KIE
Les délices de Tokyo, Durian SUKEGAWA (Le Livre de Poche, 224 pages)
Une fois n’est pas coutume, j’ai découvert le film adapté de ce roman avant de le lire. Primé au festival de Cannes en 2015, ce film de Naomi Kawase est à la fois poétique, délicat et teinté d’une douce mélancolie. Si je vous invite à le voir, je vous conseille de lire d’abord ce roman, le premier de l’auteur japonais Durian SUKEGAWA traduit en français. Né à Tokyo en 1962, cet écrivain et poète est diplômé en philosophie mais aussi en pâtisserie.
Le titre original est An, qui en japonais est le diminutif de anko, une pâte d’haricots azukis très utilisée dans la pâtisserie nippone. L’anko est presque un personnage à part entière dans cette histoire, qui fait cohabiter trois générations, une adolescente, un homme et une vieille dame.
Senterô travaille sans passion à la confection de dorayaki, des pancakes japonais fourrés à la fameuse pâte d’haricots rouges. Il accepte d’y embaucher Tokue, une vieille dame aux doigts étrangement déformés, qui lui livre sa méthode pour réaliser l’an, et lui permet de doubler sa clientèle du jour au lendemain. « Ecouter la voix des haricots », tel est le secret de cette femme discrète et attachante.
La première partie du récit met l’eau à la bouche, on y apprend comment confectionner l’anko et comment faire dorer les pancakes, presque comme dans un livre de recettes, la poésie en plus. Les saisons défilent au rythme des métamorphoses du cerisier qui trône en face de l’échoppe de Senterô. Dans la seconde partie, Tokue dévoile peu à peu son passé, tout en pudeur, à Senterô et Wakana. Son histoire permet de mettre en exergue un fait de société peu glorieux de l’histoire du Japon.
Un univers à la fois mélancolique et teinté d’espoir, qui offre de belles descriptions de Tokyo, dresse un tableau critique de la société japonaise, et nous donne une envie irrépressible de goûter aux dorayaki (dont je vous livrerai une recette prochainement), un vrai régal.
« Voilà pourquoi je faisais de la pâtisserie. Je confectionne des mets dont je nourrissais ceux qui avaient accumulé les larmes. C’est ainsi que moi aussi, j’ai réussi à vivre. » (p. 210)
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Le restaurant de l’amour retrouvé, Ito OGAWA (Picquier poche, 256 pages)
J’avais vu les Délices de Tokyo au cinéma lorsqu’en flânant dans ma librairie préférée je suis tombée sur ce petit roman japonais étiqueté « Coup de coeur du libraire », et n’ai pas su lui résister, sans aucun doute du fait de ses points communs avec l’histoire que je viens d’évoquer ci-dessus.
Suite à un chagrin d’amour, Rinco, une jeune femme japonaise perd la voix. Elle décide alors de rentrer dans son village natal, chez une mère avec qu’elle a quitté sans regret dix ans auparavant, dans le but d’y ouvrir un restaurant où elle s’exprimera et rendra les gens heureux en cuisinant. C’est avec pour seul bagage la jarre de saumure héritée sa grand-mère, une tradition japonaise, qu’elle débute ce chemin initiatique vers la reconstruction. Il flotte à l’Escargot (son restaurant) des odeurs exotiques. On y cuisine des mets parfois insolites mais toujours soigneusement sélectionnés.
Un véritable voyage culinaire, tout en lenteur, tout en pudeur, tout en douceur, tout en candeur, où le thème du partage est aussi prépondérant que celui de la gastronomie.
« Je ne devais pas abandonner la cuisine.
Cette certitude m’habitait.
Alors, j’ai décidé de recommencer à cuisiner pour de bon.
De cuisiner pour faire plaisir à ceux qui m’entourent.
De cuisiner pour apporter la joie.
De continuer à rendre les gens heureux, même un petit peu.
Ici, dans cette cuisine unique au monde,celle de l’Escargot. » (p. 243)
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Le Japon en quatre ingrédients, Laure KIE (Mango)
Voici un livre de cuisine qui regroupe quelques-unes des recettes quotidiennes traditionnelles japonaises. Leur particularité est que toutes sont réalisables à partir d’ingrédients que l’on peut trouver dans presque n’importe quel supermarché ou magasin bio. Sushi, maki, yakitori, soupe miso, mais aussi soba et daifuku, vous pourrez réaliser des entrées, des plats et des desserts japonais en deux temps trois mouvement.
L’ouvrage débute en recensant des ingrédients présent dans le « placard idéal », soit 23 ingrédients, comme des sauces, du riz, du gingembre ou encore du sésame. Chacun de ces ingrédients est présenté brièvement, associé aux utilisations qu’il est possible d’en faire.
Chacune des 38 recettes occupe une double-page, sur laquelle les quatre ingrédients utilisés sont photographiés à gauche, et une jolie illustration du plat est proposée à droite. Les proportions sont clairement indiquées, tout comme le nombre de parts, et le temps de réalisation et de cuisson (pas plus de 20 à 30 minutes pour la grande majorité des recettes).
A la fin, l’auteur propose des variantes à toutes les recettes avec quelques ingrédients supplémentaires, utiles pour ceux qui souhaitent se perfectionner, ainsi qu’une liste d’épiceries japonaises.
Un livre de cuisine vraiment accessible à tous, idéal pour se familiariser avec la cuisine japonaise, le tout pour moins de 10€.
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Si vous lisez l’un de ces deux romans, parfaits pour l’été, ou testez des recettes issues de ce livre de cuisine, n’hésitez pas à faire partager vos ressentis en commentaires.
Et vous, connaissez-vous d’autres récits sur le thème du Japon ?