La laine mérinos pour le sport ?

SPORT  /  06/02/2018

Voilà plusieurs années que la laine mérinos a débarqué en France, entrant en concurrence (ou pas) avec les matières techniques dans le domaine des vêtements et des sous-vêtements de sport. Aujourd’hui, bon nombre d’entre vous en ont certainement déjà entendu parler, voire en possèdent dans leurs tiroirs.
Pour ma part, j’ai découvert cette matière à l’été 2011. Cette année-là (sans référence à Claude François que je n’affectionne pas particulièrement), je suis partie randonner en Islande avec des amies début août. Le trek du Landmannalaugar-Skogar, pour ceux qui connaissent, qui se réalise en étant autonome en nourriture. Toutes les combines sont donc bonnes à prendre pour réduire le poids du sac. Et si pour cela il faut limiter le nombre de vêtements de rechange, qu’à cela ne tienne. Plutôt n’emporter que deux t-shirts pour six jours que de ne pas avoir le moindre carré de chocolat pour accompagner la tisane du soir. Je me rappelle avoir alors élaboré un tableau Excel avec la liste de chaque objet qu’allait contenir mon sac de randonnée, et son poids, pour tenter de ne pas dépasser les 15 kg, eau incluse.
Un vendeur du Vieux Campeur (pour ne pas le citer) m’avait alors vendu deux paires de chaussettes de randonnée en laine mérinos, que j’avais achetées en lui faisant confiance. Son argument de vente ? « Pas d’odeurs« .  L’une des amies avec lesquelles j’avais effectué ce voyage portait pour l’occasion un t-shirt en laine mérinos, et nous répétait chaque matin en enfilant le même t-shirt : « Mon mérinos ne pue pas. »
Après cette randonnée sur le Laugavegur (que je conseille à tous tant les paysages y sont magnifiques et variés), j’ai donc investi dans mon premier t-shirt en laine mérinos, de marque Icebreaker. Je le possède toujours à l’heure actuelle (il est en photo en tête de cet article). Depuis ce jour, je ne jure que par le mérinos. Je précise que je n’ai aucun partenariat avec cette marque (ou toute autre marque vendant des vêtements en laine), mon blog étant bien loin d’avoir assez de lecteurs pour intéresser quelque sponsor que ce soit. Dommage, vu le prix que cela coûte !

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C’est quoi la laine mérinos ?

La laine mérinos est prélevée sur des animaux dont la race porte le même nom. Une race robuste, élevée principalement en Australie et en Nouvelle-Zélande, très bien adaptée aux conditions climatiques extrêmes (chaud l’été, froid l’hiver). Légère et respirante, la toison du mouton lui permet de survivre à une énorme amplitude thermique. Elle le garde au frais l’été et le  maintient au chaud l’hiver.

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Les avantages de la laine mérinos pour le sport.

La douceur.
Si pour vous la laine démange, gratte, provoque des plaques rouges, etc, oubliez vos idées reçues et enfilez un vêtement en mérinos. Il est vraiment doux et agréable à porter, aussi bien en sous-vêtements qu’en première couche et même en couche intermédiaire. Un vrai pyjama !

La gestion des odeurs.
Et bien oui, il faut l’avouer, le mérinos NE PUE PAS. Pour partir plusieurs jours en randonnée, pour une séance de course à pied ou comme sous-vêtements de vélo, rien de tel. Absorbées par la laine, les molécules malodorantes y sont piégées et notre odorat ne les détecte pas.
Même en boule au fond de votre sac, les chaussettes en mérinos ne dégageront quasiment pas d’odeurs.
Même après plusieurs jours de randonnée, votre t-shirt sent bon. Testé et approuvé aussi bien en Islande et en Norvège (au froid) qu’à La Réunion et à Cuba (au chaud).

La régulation thermique.
La laine mérinos est une fibre naturelle active, capable d’absorber ou de libérer de la chaleur en fonction de son environnement (votre peau, la météo). En d’autres termes, le mérinos donne chaud lorsqu’il fait froid, et maintient au frais lorsqu’il fait chaud.

La gestion de l’humidité.
La laine mérinos peut absorber 30 % de son poids avant de paraître mouillée. De plus, tout comme le néoprène, elle tient chaud même une fois mouillée.

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Les inconvénients de la laine mérinos.

L’entretien.
Le mérinos se lave en machine à 30°C, avec un essorage léger.
Il ne faut pas ajouter d’adoucissant, car celui-ci recouvrirait les fibres naturelles et réduirait leur capacité naturelle à réguler et à la température. De même, il est préférable de ne pas passer un vêtement en mérinos au sèche-linge.

La résistance.
Les vêtements en laine mérinos, avouons-le, sont relativement fragiles. Si vous partez randonner dans les ronces, il est fort probable que votre t-shirt le supporte assez mal. Par ailleurs, une fois mouillé, le mérinos devient très fragile. C’est ainsi que, pour la petite histoire, à l’arrivée d’un swimrun, j’ai totalement déchiré un slip en mérinos qui m’avait accompagnée pendant huit heures, simplement en souhaitant l’enlever pour me mettre au sec… A utiliser avec soin donc, ou en première couche avec une couche protectrice par-dessus si nécessaire. Cependant, comme je l’écrivais au début, j’ai un t-shirt que je porte très régulièrement et que je ne ménage pas depuis 2011, et il est impeccable.

La qualité de la laine mérinos dépend de son grammage (plus c’est dense, plus le vêtement est isolant) :
– de 150 à 190 g/m2 : sous-vêtements
– de 200 à 280 g/m2 : couches de bases
– jusqu’à 380 g/m2 : couches intermédiaires

Le séchage.
Le mérinos met un peu plus de temps à sécher que de la fibre synthétique.

Le prix.
Oui, le mérinos a un coût…
Compter environ 20/25€ pour une paire de chaussettes, 60€ pour un t-shirt à manches courtes, 75€ pour un t-shirt à manches longues, 50€ pour une brassière.
Mais si l’on part du principe que vous pouvez le mettre toute la semaine sans en changer, c’est rentable !*

*je plaisante, bien entendu, sauf cas de force majeur type randonnée longue durée, mieux vaut laver votre mérinos régulièrement.

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Quelles marques choisir ?

Encore une fois, je n’ai pas d’actions chez les marques de laine mérinos.
Je vous conseille de prendre en compte l’éthique de ces marques, et notamment les conditions d’élevage et de tonte des moutons. Certaines marques sont très transparentes à ce sujet, et leurs vêtements sont traçables jusqu’à la source.
En France, à l’heure actuelle, il est assez facile de trouver des vêtements Icebreaker, Orthovox, Smartwool notamment. Certaines marques haut de gamme de cyclisme comme Rapha en proposent également.

Et vous, êtes-vous adeptes de la laine mérinos ?

 

Un commentaire Ajoutez le votre

  1. Kane dit :

    Bonsoir, merci pour ces informations et votre partage d’expérience, non je n’en ai jamais essayé et serai bien intéressé par le faire… Cependant, j’ai tendance à très vite monter en température et donc à transpirer, bien peur qu’il garde davantage l’humidité que mon heatgear de chez UA… A bientôt

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